Religion, migration et Europe 4 décembre
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La société civile et la Commission européenne se mobilisent sur l’avenir de la migration et l’asile en Europe – compte rendu
Le 3 décembre dernier a eu lieu une importante rencontre autour du thème de la migration et de l’asile en Europe co-organisée par la Commission européenne (DG home affairs) et le Social platform (lien http://www.socialplatform.org/), grande plate forme regroupant plusieurs ONG travaillant dans le secteur social dont la mission est de défendre et sensibiliser les politiques.
La présidente du Social platform a ouvert le débat en insistant sur la nécessité de considérer la dimension sociale de la migration et non ses commodités générales. Le directeur de la migration et asile au sein de la Commission DG Home affairs a insisté sur le rôle clé de la société civile de délivrer un message crédible et équilibré à l’UE sur la migration.
L’enjeu était de taille : relever les challenges de l’accès à l’Europe pour les migrants, déterminer comment ces derniers ont accès aux droits et enfin, évaluer l’avenir de la migration et de l’asile en Europe dans les dix prochaines années…
Le peu de moyen juridique pour entrer légalement dans l’UE a conduit des migrants à emprunter les voies dangereuses, les tragédies telles que Lampedusa en sont un exemple flagrant.
Au travers du débat, des idées fusent : l’UE est encouragée à jouer un rôle dans la promotion de la solidarité. Il serait également judicieux de surveiller publiquement et de manière indépendante, les centres de détentions pour lutter contre les conditions de détentions des personnes, et spécialement celles des enfants. L’intérêt de repenser le système Dublin a également été mis sur la table, une protection physique des migrants ne suffit pas, il faut assurer un examen équitable en conformité avec le droit international.
M. Moritz, Secrétaire exécutif du CCME a proposé que, même si le volume d’admission des migrants est de la compétence des États membres, les procédures d’admission pourraient être organisées conjointement sous la forme d’un instrument juridique. Il a également suggéré la mise en place d’un comité de contact pour l’échange peer-to -peer pour la transposition de la directive anti-traite des êtres humains. Enfin, le regroupement familial est débattu, il est difficile, long et coûteux d’accéder à des visas, cela peut prendre entre 4-5 ans avant qu’une famille soit réunie, cela est inacceptable.
La deuxième session sur l’accès au droit s’est axée sur l’accès aux droits pour les migrants vivant dans l’UE. L’échec de la lutte contre la pauvreté et l’inclusion sociale a été pointée du doigt, les migrants se voient trop souvent refuser des droits et l’accès à des ressources. De plus, il est rappelé qu’il faut nécessairement faire une distinction entre les sexes, car la migration affecte autant les femmes que les hommes, mais de manière différente (ex : l’accès à des soins durant un accouchement). L’UE doit garantir des soins d’urgence et consacrer des ressources pour ces services.
La dernière session se voulait plus positive envers les défis de la migration et de l’asile en Europe dans les dix prochaines années. La compétence croissante de l’UE en la matière ne correspond pas aux droits de l’homme des migrants. Frontières d’étanchéité vont échouer parce que les migrants continueront d’arriver. De nombreux migrants voient pas d’autre choix que de faire le sale boulot, difficile et dangereux qui favorise la discrimination et l’exploitation . La détention devrait être raisonnable et proportionnelle et l’UE doit explorer d’autres alternatives. quel rôle l’Union européenne peut prendre dans la lutte contre la propagation des politiques racistes, xénophobes et anti-immigration lorsque les États membres se positionnent plus forte que la Commission. nous devons dissiper les mythes , tels que : « la détention décourage la migration irrégulière » ou « programmes de régularisation est un aimant de la migration » . L’UE doit se pencher sur l’utilisation de régularisation comme un outil de la politique et de la façon d’assurer un pare-feu entre les pratiques et les migrants détection d’accéder aux services. la question du partage de responsabilités entre les États membres pour un système véritablement efficace et équitable accessible à la fois protection et territoire.
La Commission a conclu à dire qu’elle espérait «que nous n’aurons pas un arbre de Noël pour l’avenir, mais une stratégie tenant compte de tous les aspects de la migration sur la base d’une approche fondée sur les droits» . Le dernier mot par un message final à la Commission, a fait écho tout au long de la journée par la société civile, sur la façon dont «nous avons besoin de construire des ponts entre les institutions et nous n’avons pas le temps d’attendre dix années – nous avons besoin changer à la fois le climat et l’histoire ». Jancy Nounckele Chercheuse à la Chaire de droit des religions